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Exposition temporaire

Une ode à la couture au musée des dentelles de Caudry

Conçue comme un double hommage, à la fois au savoir-faire des six entreprises dentellières du territoire et à l'univers de la créatrice de mode Fred Sathal, l'exposition "Chevaucher la lumière" vous plonge instantanément dans une bulle où règnent en maitre poésie et magie, reflets et broderies. À déguster sans modération jusqu'au 28 août.

Dès l'entrée de l'exposition, le visiteur comprend que Fred Sathal arbore l'aiguille comme un symbole d'émancipation. Près de son portrait, des aiguilles de verres, semblables à des épées, symbolisent sa quête de liberté.

 

Une liberté qui se matérialise à travers des collections de vêtements arborant des points de couture, où les broderies laissent apparaitre des fils et où le corps donne du mouvement à la matière. 

Aurélie Lemaire

L'exposition est construite comme un hommage à la carrière de la créatrice marseillaise. Débutée en 1994 avec une collection de prêt-à-porter, elle s'est orientée vers la haute couture à partir de 2002.

 

Avec sa signature unique, à base de vêtements dévorés, tissés, tamponnés, noués, lacérés, Fred Sathal a créé un univers hors norme où la lumière est omniprésente. Ne vous fiez d'ailleurs pas à l'apparente obscurité des salles d'exposition ! Partout, les créations scintillent, se reflètent, éblouissent. 

 

 

Décidément en avance sur son temps, Fred Sathal prône depuis ses débuts la valorisation du dérisoire. Algues séchées, bouts de branches, plumes et autres mèches de laine servent ainsi à construire sa garde-robe digne d'une magicienne. 

Cette artiste touche-à-tout (mode, installations, photographie, vidéo) a passé trois semaines dans l'enceinte du musée pour co-construire la scénographie de cette rétrospective.

 

Et pour mettre en valeur trente années de créations en dentelle Leavers (élaborée à Caudry), l'artiste a chapitré le parcours à travers trois collections et trois box surprenantes, comme celle-ci évoquant un temple de la fertilité. Autour de la figure d'Aphrodite, des objets ramenés de ses voyages sont exposés tels des offrandes.

Aurélie Lemaire

Le voyage est en effet une source d'inspiration majeure pour Fred Sathal. En témoignent ses précieux carnets carnets de voyage travaillés tels des robes.

 

Fils tissés et sequins rappellent l'univers de la créatrice qui a marqué la mode dans les années 1990. Et qui a habillé Björk, Vanessa Paradis et les danseurs du célèbre chorégraphe Anjelin Preljocaj.

 

Aurélie Lemaire

Présentées au plus près des visiteurs, les robes dévoilent leurs secrets. Tout n'est que délicatesse et la lumière est omniprésente. Les détails, très nombreux, ont demandé des heures de travail, que la créatrice considère comme une sorte de méditation hors du temps. 

L'exposition s'achève avec des robes flamboyantes, pour certaines jamais présentées au public. 

 

Hymne à la délicatesse, poésie de l'ordinaire, magie de la nature... c'est la première fois que les créations de Fred Sathal sont présentées à travers le prisme de la dentelle. 

 

Un bel hommage à Caudry et ses six maisons dentellières encore en activité. La ville nordiste est aujourd'hui considérée comme le pôle mondial de la dentelle destinée à la haute couture et au prêt à porter de luxe. 

 

 

Installé dans un ancien atelier de dentelle, le musée des dentelles et broderies de Caudry propose toute l'année des expositions et des événements autour de la mode et de la création contemporaine.

 

Parmi les "plus" de la visite, la démonstration assurée par Roger, ancien tulliste, qui partage son savoir-faire sur le métier Leavers. 

L'exposition "Chevaucher la lumière" est présentée jusqu'au 28 août. Retrouvez toutes les informations pratiques sur le site du musée

 

Soutenu par le Département, le musée propose une appli destinée aux familles. En téléchargeant « Les Enquêtes d’Anne Mésia » sur votre smartphone, cette expérience interactive de réalité augmentée permet aux enfants (et aux adultes) de déambuler dans les salles du musée tout en résolvant des énigmes, durant une trentaine de minutes. 

Crédit photo en-tête Aurélie Lemaire