J'ai testé pour vous... les expos permanentes du Centre historique minier de Lewarde
Le saviez-vous ? Outre une visite immersive dans des galeries, le Centre historique minier de Lewarde accueille toute l'année ses visiteurs dans le quotidien des "gueules noires" du Nord à travers de passionnantes expositions. Aujourd’hui, c’est à notre tour de plonger dans cette époque qui continue à faire la fierté des Nordistes.
Si le Centre historique minier propose un voyage au cœur de la mine par le biais d'un parcours au réalisme confondant et des expositions temporaires, nous sommes ici aujourd'hui pour partir à la découverte du quotidien des mineurs à travers deux passionnantes expositions permanentes : Les trois âges de la mine et La vie dans la cité minière.
Le parcours débute par les trois grandes périodes de la mine. Au 18ème siècle, elle avait des allures rurales, tandis que le 19ème siècle a vu éclore le règne de la vapeur, des forges, du feu... et des premières révoltes ouvrières. La section dédiée au 20ème siècle évoque l'industrialisation des exploitations mais aussi le déclin des mines du Nord, avec la fermeture de la dernière fosse en 1990.
Pour simplifier la lecture de ces trois périodes, la salle présente des maquettes de fosses ayant existé, des outils et des objets d'époque utilisés par les mineurs, mais aussi une astucieuse frise chronologique reprenant les repères majeurs de la vie de la mine.
De quoi simplifier la lecture et comprendre en quelques instants la grande histoire qui a forgé le Nord.
Deux sculptures monumentales mises en parallèle évoquent elles aussi l'évolution du métier.
La première montre un mineur et sa famille accablée par la faim pendant la grève de 1882, tandis que la seconde présente la force et la puissance d'un mineur au 20ème siècle.
Une puissance qui s'explique dès la fin de la deuxième Guerre mondiale, quand le charbon était crucial pour relancer l'industrie et reconstruire la France.
Le mineur devient alors le héros des temps modernes.
Découvertes pendant la réhabilitation du bâtiment, lors de la mise à nu des poteaux, les lettres composant le mot "sécurité" datent de cette époque et montrent un tournant dans les conditions de travail des "gueules noires".
Place à la vie dans la cité minière. Ici, on entre littéralement dans la vie privée de ces familles. "Quand on sort de cette visite, on doit avoir compris que ces hommes appartenaient à la mine, que ce soit chez eux ou au fond des galeries", nous explique notre sympathique guide.
Au fur et à mesure des décors reconstitués grâce aux nombreux dons faits au centre, je comprends vite que tout a été organisé autour de la cité minière. Estaminets, stades de football, écoles, sociétés musicales, lieux de culte ou encore magasins... tout était fait pour que les familles de mineurs s'y sentent bien et ne ressentent pas le besoin de la quitter.
Y compris pour les vacances. Car les familles partaient ensemble à La Napoule, sur la côte d'Azur, mais aussi près de chez nous à Berck-sur-Mer.
La vitrine consacrée à l'habitat minier est très intéressante. Nous y découvrons notamment les premières tentatives d'habitat collectif au confort moderne pour l'époque, que nous appelons "corons".
Puis, vers 1870, l'architecture tend vers le pavillon pour garder les mineurs en leur offrant des conditions de vie de plus en plus confortables. C'est à nouveau le cas vers 1904 avec la cité jardin de Dourges, pionnière en la matière dans le Bassin minier du Nord-Pas de Calais.
Car les compagnies rivalisaient entre elles pour offrir les meilleurs services à leurs salariés. En plus du logement et de leur salaire, les mineurs recevaient du charbon pour leur chauffage et des avantages tels qu'un régime de sécurité sociale spécifique et complète.
À l'heure où le charbon était essentiel, les gueules noires l'étaient tout autant.
Juste derrière ces expositions, la "salle des pendus" interpelle chacun des visiteurs, à en croire les visages ébahis.
De pendus, il n'en est cependant pas question ici. Ce terme, imaginé par la presse, évoque les bleus de travail suspendus au plafond par des cordes. Cette pièce était en réalité la salle de bain des "gueules noires" qui, avant une douche amplement méritée, suspendaient leurs habits pour les faire sécher.
Le musée fait partie de la cinquantaine de musées nordistes réunis dans le réseau Proscitec, soutenu par le Département, créé pour mettre à l’honneur les savoir-faire et les industries qui ont fait le prestige de notre territoire et qui rayonnent hors de nos frontières.
C'est déjà la fin de cette visite qui restera gravée dans ma mémoire en plus de m'avoir appris tellement de choses. À la fois émouvant et pédagogique, ce parcours devrait être obligatoire, ne serait-ce que pour rendre hommage à tous ces hommes qui ont risqué leur vie jour après jour. Et qui demeureront à tout jamais des héros de l'histoire du Nord.
Pour programmer votre visite et connaitre le programme des animations, direction le site du Centre historique.