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J’ai testé pour vous… le musée départemental de Flandre à Cassel

Cassel… Son mont, ses pavés, sa place et son musée. C’est justement la destination de notre balade du jour, et plus précisément pour visiter le nouvel accrochage « Bizarre, vous avez dit Beaux-Arts ! », enrichi par des œuvres du musée des Beaux-Arts de Valenciennes et des nouveautés interactives. Un tel titre ne pouvait qu’aiguiser ma curiosité. C’est aussi votre cas ? Venez, je vous emmène !

L’enchantement débute sitôt la porte d’entrée poussée. Face à nous, la vue sur la Flandre est à couper le souffle. Il faut dire que nous sommes dans un lieu d’exception, à savoir un édifice du 16e siècle classé monument historique. Et qui a abrité tour à tour la Châtellenie, un estaminet et le quartier général du Maréchal Foch. Rien que ça.

Première surprise : l’atmosphère de l’exposition. Les lumières, les couleurs, le parcours, l’odeur des pierres… tout concourt à nous plonger instantanément dans la Flandre ancienne. Dans la première salle consacrée à l’intimité avec le divin, mon œil est immédiatement attiré par la sculpture dorée de Wim Delvoye, Möbius Dual Corpus Direct Current. Ainsi commence le dialogue entre les tableaux religieux du 16e siècle et la création contemporaine sur la thématique de la souffrance du Christ.

Ma déambulation se poursuit de salle en salle, entourée d’œuvres explorant le paysage, les portraits ou encore les scènes du quotidien. Pour cet accrochage, les collections du musée, déjà foisonnantes, sont enrichies par le prêt de 19 tableaux appartenant à la collection du musée des Beaux-Arts de Valenciennes. Le Paysage à l’arc-en-ciel de Peter Paul Rubens, prêté par le musée du Louvre, complète les réjouissances. 

Installées dans la salle des portraits, deux tablettes tactiles retracent toute l'histoire de la Flandre du 9e au 19e siècle. Grâce aux joyeuses illustrations de l'éditeur Quelle Histoire, la complexe histoire de la Flandre n'a plus aucun secret pour moi. 

À l’étage, la salle dédiée au genre satirique attire forcément mon attention. En son centre, une vitrine accueille un espiègle personnage en terre cuite au sourire malicieux et à la posture sans équivoque… Cette image apparait dans la peinture flamande dès le 16e siècle. Au-delà de son côté humoristique et scatologique, le Schijtmanneke représente l’homme dans sa vie quotidienne. 

C’est le moment du coup de cœur de la visite : la bien nommée chambre des merveilles. Habituée des cabinets de curiosités et autres musées d’histoire naturelle, je suis sous le charme de cette salle conçue comme un hommage aux collectionneurs du 17e siècle. Partout, minéral, végétal et animal sont exposés pour appréhender les mystères de l’existence. Ouvrez l’œil : comme dans toutes les salles du musée, il se pourrait qu’une œuvre contemporaine soit intégrée. Un indice : il s’agit d’une créature de basse-cour à deux têtes…

Toujours dans cette salle, une toute nouvelle table numérique permet de découvrir l'évolution du bâtiment qui accueille le musée. Avec, en complément, une maquette en trois dimensions installée tout à côté. Manipulable, elle permet de mieux comprendre l'architecture du lieu. Qui a dit qu’on ne pouvait rien toucher dans les musées ? 

Ne quittez pas l’exposition sans passer par la salle dite de la Justice, elle aussi au premier étage. C’est promis, vous vivrez un rêve éveillé de sept minutes devant une projection à la fois saisissante, amusante et attachante. Ce film prend pour décor Babel by night, la photographie d'Éric de Ville accrochée à l’entrée de la salle. Conçu sous la forme d’un triptyque, le film part à la découverte de quatre chefs-d’œuvre de la peinture flamande. Quel plaisir de voir s’animer les créatures, personnages et animaux qui peuplent l’univers de Van Eyck, Bosch, Bruegel ou Rubens… 

Cette parenthèse enchantée s’arrête ici. Mais la bonne nouvelle, c’est que l’accrochage « Bizarre, vous avez dit Beaux-Arts ! » est présenté au musée de Flandre jusqu’au 31 décembre 2024. À votre tour d'en profiter !