Les Salines. Pour les gens du littoral, ce nom est synonyme d’un passé industriel encore très présent. Les cheminées habillent toujours l’horizon mais les cuves ont disparu. Ici à Fort-Mardyck, en front de mer, le terrain en friche reprend peu à peu ses droits. En lieu et place d’une ancienne usine, un petit espace naturel émerge, preuve que la nature est capable d’une grande résilience.

Ce nouvel espace naturel est le trait d’union entre les quartiers résidentiels de Fort-Mardyck et les installations sidérurgiques du front de mer, commente Virginie Hélin, chargée de mission environnement au Département.

Pour rendre cet ancien site industriel accessible aux Nordistes, de nombreux aménagements ont été réalisés par le Conservatoire du littoral, pour un montant de 140 000€ de travaux menés dans le cadre du plan de relance de l’État. Nouveau portique, nouvelle passerelle, nouveaux chemins…

La grande plaine de huit hectares a été débarrassée de ses broussailles, laissant place à une pelouse dunaire. On découvre de la mousse tortule, typique des dunes flamandes, un peu plus loin des prunelles violettes, des orchidées ou des onagres (petites fleurs jaunes typiques des zones dunaires). Désormais, on peut se promener ici en toute quiétude. Une grande zone de pâturage a été clôturée avec pour objectif d’accueillir ponctuellement les animaux du zoo voisin pour brouter l’herbe de la plaine.

Ici, la nature reprend ses quartiers au milieu d’un tissu urbain plutôt dense à proximité. "La végétation s’exprime pleinement si on lui en laisse l’occasion", confie Virginie Hélin. Le circuit de 2 km emmène les promeneurs sur une grande prairie, à travers un tunnel végétal, sur une passerelle surplombant une zone humide…

Les dunes grises reprennent leurs droits. Leurs pelouses et tapis de mousse accueillent des espèces très intéressantes que les gardes du site cherchent à maintenir. "Ces dunes constituent un milieu unique en leur genre, très peu présentes dans le reste de la Région", souligne Virginie Hélin

Qui dit végétation dit faune associée… Le site est également riche d’alouettes, de libellules, de lapins et renards et même de fouines, ainsi que de rapaces comme le faucon pèlerin qui niche à proximité. Les oiseaux gazouillent tellement qu’on oublierait presque les sites industriels en toile de fond. "Cet espace naturel est un poumon végétal, une aubaine pour les habitants de Fort-Mardyck", commente Virginie Hélin.

L’ouverture de ce nouvel espace naturel est le fruit d’un partenariat entre le Département, le Conservatoire du littoral, le grand port de Dunkerque ainsi que la commune. La gestion du site revient désormais au Département du Nord, tout comme le suivi scientifique qui a pour objectif d’assurer le développement de la biodiversité ainsi que le maintien des espèces locales.