Nature : découvrez les mal-aimés du Nord
Ils sont piquants, poilus ou disgracieux; ils sont parfois cachés et redoutés... Pourtant, heureusement qu'ils existent ! Amanite tue-mouche, chouette effraie ou couleuvre à collier, ces insectes, animaux ou plantes de notre territoire ont toute leur place dans la chaîne de la biodiversité. Nous vous en présentons quelques-uns.
Araignée, chauve-souris, ortie, taupe, ronce… Généralement, nous n’aimons pas les voir dans notre jardin ou au détour d’une balade… et pourtant ! Ils sont d’une utilité évidente dans la nature.
Chacun d'eux joue en effet un rôle essentiel : certains régulent, d'autres offrent le gîte et le couvert à d’autres espèces, d'autres encore nettoient ou soignent… Tous œuvrent à leur niveau pour le maintien de la biodiversité.
À tel point que les Rendez-vous Nature proposés gratuitement par le Département et ses partenaires, les mettent à l’honneur pour vous les faire (re)découvrir.
L'amanite tue-mouche
Dans la Rome Antique, l’Amanite tue-mouche était l'un des poisons favoris… Mais là n'est pas le seul pouvoir de ce champignon que l'on rencontre sur les terrils du Nord, souvent à côté des bouleaux.
Il est en effet capable de dialoguer et de coopérer avec ses grands voisins, en formant des filaments avec les champignons associés aux racines courtes des arbres. C’est en quelque sorte un échange de bons procédés entre les champignons et les arbres. Les filaments peuvent se développer sous terre sur une grande surface, ce qui permet de favoriser l’absorption des sels minéraux par les racines des arbres.
L'araignée pholque
Ces bêtes à 8 pattes font la terreur de nombreux arachnophobes... Et pourtant ! L'araignée pholque est celle que l'on trouve aisément dans nos maisons, avec ses longues pattes fines. Elle est un signe de bonne santé de nos habitations, elle nous débarrasse des moustiques et fait le ménage à notre place... Dans la nature, elle contribue à la chaîne de l'éco-système.
Vous pouvez en trouver aux alentours de l'abbaye de Vaucelles.
Pour aller à sa rencontre, voici les prochains rendez-vous nature : mercredi 7 mai "Venez tisser un lien avec les araignées" à Arneke, dimanche 11 juin "Voyage au centre de la toile" à Zuydcoote, samedi 17 juin "C'est la petite bête qui monte" à Auberchicourt.
La chauve-souris
Associée pendant longtemps à de nombreuses légendes, on disait de la chauve-souris qu’elle s’accrochait dans les cheveux, se jetait sur les humains ou rongeait les matériaux de construction.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, on recense 22 espèces de chauve-souris, toutes protégées. Elles jouent un rôle très important pour l’environnement, notamment en milieu urbain. Les pipistrelles, par exemple, mangent environ 3 000 insectes chaque nuit en été, ce qui nous évite sûrement bon nombre de piqûres de moustique ! Elles sont en quelque sorte des insecticides naturels d’une grande efficacité.
On peut en croiser dans le Bois de la Tassonnière à Cysoing.
La chouette effraie
Les mythes et croyances ont fait d'elle un animal de "mauvais augure" qui annonçait la mort. Cet oiseau nocturne joue un rôle très important dans l'équilibre d'un éco-système. Sa vision nocturne et son vol silencieux lui permettent de capturer un maximum de proies et notamment de rongeurs, contribuant ainsi à réguler leur prolifération.
On peut rencontrer la chouette effraie dans les zones ouvertes (prairies, terrains de chasse,...), aux abords du Bois de Nostrimont dans l'Avesnois, par exemple.
La couleuvre à collier helvétique
Avec son allure de reptile pas très sympathique, la couleuvre à collier peut effrayer. De la famille des serpents, on l’a souvent associée à ses congénères dont la morsure serait mortelle. Et pourtant c’est un reptile inoffensif pour l’homme : il n’est même pas venimeux ! Carnivore, la couleuvre à collier helvétique participe activement à l’équilibre des milieux en régulant aussi la prolifération des petits animaux (rongeurs, amphibiens…).
Elle affectionne les milieux humides. On peut donc l'apercevoir autour du lac de Watten, dans les Flandres.
Le frelon européen
Le frelon est réputé nerveux, attaquant l’homme de ses piqûres ou annonçant le mauvais temps. Et pourtant, exactement comme la guêpe, le frelon fait partie des insectes utile pour éliminer les parasites. Il se nourrit notamment de pucerons, chenilles, criquets.
Mais contrairement à son cousin asiatique, le frelon européen ne décime pas les colonies d’abeilles. Attention toutefois, le risque de piqûre existe si le nid est dérangé. La piqure est toutefois moins dangereuse qu’une piqure d’abeille car le venin du frelon européen est moins venimeux. On peut le trouver dans tous les milieux. Sa population est particulièrement importante sur l’Argilière de l’Aa à Nieurlet.
Le lierre
Il est parfois mal-aimé car il se fixe partout à l’aide de ses crampons : sur les arbres, les murs, les façades des maisons… Et pourtant son utilité est avérée. Au pied des arbres, il couvre le sol et empêche ainsi d’autres plantes concurrentes de se développer. Il n’étouffe pas l’arbre et ne l’empêche pas de grossir : son seul objectif est d’aller chercher la lumière en hauteur pour fleurir et se reproduire.
En septembre, ses fleurs fournissent une source de nourriture aux abeilles et aux papillons. En hiver, alors que la nature se repose, le lierre offre ses fruits. Et au printemps, il sert les amis à plumes (rouge-gorge, merle, pigeon, tourterelle) qui nichent dans son feuillage pour être à l’abri de la pluie, du froid ou des prédateurs.
Pour observer du lierre, rendez-vous dans le Bois du Court Digeau à Ostricourt.
La mouche
Cet insecte à six pattes n’a pas beaucoup d’attraits... à première vue. Il souille les murs et plafonds des habitations avec ses excréments, est réputé vecteur de maladies, énerve souvent par son bourdonnement et son côté « pot-de-colle » !
Pourtant, certaines espèces de mouches jouent un rôle important dans la dissémination du pollen et la régulation d’autres insectes, notamment les pucerons. Elles constituent aussi une source de nourriture pour les batraciens, hérissons, araignées, taupes, oiseaux,…
On retrouve souvent les mouches sur les ombellifères, nombreux dans le Parc Marguerite Yourcenar à Saint-Jans-Cappel.
L'ortie
La légende raconte que l’ortie est dotée de minuscules épines capables de provoquer d’intenses brûlures. Dans nos jardins, elle peut être très envahissante, ses feuilles urticantes. Et pourtant, les qualités de l’ortie compensent largement ses défauts !
Délicieuse à consommer crue, cuite ou séchée, l'ortie elle est riche en vitamines et minéraux. Réputée pour ses propriétés médicinales, elle est dépurative et antidiabétique. Transformée en purin, elle constitue un excellent engrais naturel qui favorise la croissance des plantes. Enfin, elle abrite à elle seule un écosystème très important où cohabitent insectes et rongeurs. Si elle était éradiquée, une trentaine d’espèces d’insectes disparaitraient !
L’ortie pousse en milieu sauvage, en bordure de rivière. On peut en trouver en abondance dans le bois de l’Emolière à Wahagnies.
La taupe
Ce mammifère insectivore affectionne les jardins, les champs, les potagers et tous les terrains travaillés. Il ne passe pas inaperçu puisqu’il retourne la terre en laissant de petits monticules de terre. Certes, il défigure les pelouses, endommage les racines des plantes mais ne provoque aucune maladie.
Et la taupe peut même s'avérer utile au jardin. La terre qu’elle rejette est d’excellente qualité pour le semis, le rempotage, le jardinage… pensez à la récupérer ! De plus, la taupe mange beaucoup de vers de terre, cochenilles, larves de limaces et régule donc ces populations. À l’image du mineur de fond, la taupe creuse de nombreuses galeries, effectuant ainsi un énorme travail très bénéfique pour le sol (aération, filtration, drainage). Une bonne alliée des jardiniers !
La taupe affectionne les champs, les terrains agricoles… On peut la retrouver sur le site de l'abbaye de Vaucelles, dans le Cambrésis, ou sur les pentes du Mont Noir, dans les Flandres.