Place principale et historique de la ville, la Grand'Place s'est nommée de différentes manières. Place du marché, place du commerce, les Lillois l'ont appelée Grand'Place au XVIIe siècle. Après la libération de Lille durant la Seconde guerre mondiale, elle est renommée en hommage au général nordiste, Charles de Gaulle, le symbole de la Résistance française. 

La colonne de la Déesse se dresse fièrement pour commémorer le courage des Lillois lors du siège de 1792. Saviez-vous qu’elle devait initialement orner l’arc de Triomphe de Paris ? Le projet abandonné, elle a trouvé sa place ici depuis 1845, rendant hommage à la bravoure de la ville.

La Déesse se pare régulièrement d'attributs sportifs : l'écharpe du LOSC, le ballon ovale pour la coupe du monde de Rugby... Elle est même évoquée dans un chant de supporters : "Nous sommes les enfants de la Déesse, nous sommes les enfants de Lille. On chante et on se bat pour toi, et on ne te lâchera pas."

Partez à la découverte de la façade de la Vieille Bourse, située à gauche de la Grand’Place. Ce lieu incroyable relie la Grand’Place à la place du Théâtre et vous plonge dans une ambiance tout à fait particulière.

À partir de 13h, laissez-vous charmer par la tranquillité surprenante du lieu en plein centre-ville. Flânez parmi les bouquinistes, découvrez des trésors littéraires cachés, défiez un joueur local lors d'une partie d’échecs en plein air ou apprenez à danser le tango comme un pro les soirs d'été.

Ne manquez pas de lever les yeux vers le deuxième étage de la Vieille Bourse. Vous y trouverez des blasons étonnamment modernes pour un édifice du XVIIe siècle. Ces logos appartiennent aux entreprises et collectivités territoriales qui ont contribué à la restauration du bâtiment en 1986. Un clin d’œil surprenant à la modernité dans ce cadre historique.

Ressortez de l’autre côté pour vous rendre place du Théâtre, avec vue sur l’Opéra et le beffroi de la Chambre de commerce. Retournez-vous pour admirer les façades des cafés et comptez les boulets de canons incrustés dedans (encore un hommage pour l’héroïsme des Lillois lors du siège de 1792). Ces boulets n'ont techniquement pas pu atteindre cette façade, puisqu'ils ont été tirés par les Autrichiens depuis la Porte de Paris. C'est-à-dire de manière presque parallèle à la façade. Mais les Lillois les ont gardés (la légende raconte même qu'ils ont joué avec) pour les incruster dans les briques.

Sauriez-vous retrouver celui déguisé en mamelon ? Une idée farfelue du fantasque Bernard Morel. Après avoir été DJ, il reprend le commerce familial de Bonneterie « Le Moulin d’Or, Morel & fils » (dont l’enseigne existe toujours) en 1987. Plutôt rebelle, il travaille du bois en demi sphère, le peint en rose, ajoute un téton et le colle sur sa façade. Il sait que cela ne fait pas sourire les responsables du tourisme de l’époque et en rajoute une couche : « Attention, ici on est chez les Morel, on est des rebelles ! ».

Pas peu fiers et avec un ego certain, les commerçants et négociants lillois font construire en 1921 un beffroi plus grand que celui de la municipalité, du haut de ses 76 mètres. Un défi que la ville a vite surpassé avec son beffroi de 1932 haut de 104 mètres du nouvel hôtel de ville (le plus haut du nord de la France).

En 1864, la cours intérieure de la Vieille Bourse s'est avérée bien trop étroite. L'architecte Louis-Marie Cordonnier est chargé du projet de la Nouvelle Bourse en 1905. Il laisse aller sa fièvre régionaliste et conçoit une façade dans le style des travées lilloises du XVIIe siècle et un beffroi dans la plus pure tradition flamande. 

Le saviez-vous ? C'est le même architecte qui a conçu la Nouvelle Bourse qui a été choisi pour penser à l'Opéra de Lille. Et le jury qui l'a sélectionné ne le savait même pas...

L'ancien théâtre Lequeux ayant pris feu à l'issue d'une soirée musicale en 1903, il a fallu se pencher sur la construction d'un nouveau lieu dédié à l'art. 
Louis-Marie Cordonnier doutait de la possibilité d'être choisi, un an après avoir remporté le marché de la Nouvelle Bourse. Le malin a alors présenté deux projets. Un sous son véritable nom, dans le style flamand qu'on lui connaît. Et un autre, anonyme, mélangeant classicisme et Art nouveau. 

Pensant écarter le premier, le jury a choisi le second projet. C'est pourquoi Lille a côte à côte deux bâtiments très différents, mais conçus par la même personne. 

Revenons sur la Grand Place et admirons la façade de la Voix du Nord avec les Trois Grâces dorées. Perchées à 46 mètres de hauteur depuis 1936, ces charmantes figures représentent l'Artois, la Flandre et le Hainaut, et veillent sur la ville.

Elles ont été commandées par les dirigeants de l'Echo du Nord, pour compléter l'immense façade du journal régional. Elles veillent toujours sur la rédaction de la Voix du Nord, feuille d'infos lancée par un groupe de résistants nordistes en 1941.

Juste à côté, le Théâtre du Nord vous attend avec sa balustrade majestueuse. C'est ici que des moments historiques ont été proclamés, comme la République en 1870 et la mobilisation pour la Grande Guerre en 1914. Imaginez-vous debout où ces annonces cruciales ont résonné ! 

Bâti en 1717 sur l'emplacement des "Nouvelles Boucheries", le bâtiment accueillait la garde royale, d'où son ancien nom "la Grand-Garde". 

Et pour un petit saut dans le temps, dirigez-vous vers la Voûte des Débris-Saint-Etienne. Les restes de l’église Saint-Etienne, détruite par les bombardements autrichiens de 1792, ont été transformés en une magnifique arche en 1804. Deux colonnes et leurs chapiteaux ont été récupérés pour créer cette structure unique, symbolisant la résilience de Lille.

La capitale des Flandres regorge d'anecdotes et de surprises historiques ou plus contemporaines : des fantômes dans un passage, un mystérieux bras doré sur la Grand Place...

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