Les cimetières lillois, ceux du Sud et de l'Est, comptent parmi les plus beaux et les plus intéressants de la métropole.

Le plus ancien est celui de l'Est. Créé en 1779, il compte aujourd'hui 36 000 concessions réparties sur 22 hectares. Situé au coeur de la ville, aux confins du quartier d'Euralille, il fût donné à la commune par la famille Coustenoble-Dujardin qui demanda que soit conservé son caractère paysager. Ce qui fût fait : il compte plusieurs centaines d'arbres qui font du lieu un espace de promenade très agréable. Parmi les curiosités, un carré des artistes (ne manquez pas le monument collectif du Caveau lillois), le plus ancien carré israélite de Lille, des tombes étonnantes comme celle ornée d'une grande statue en bronze de la violoncelliste Eliza de Try ou l'émouvante statue du résistant Léon Trulin, fusillé par les Allemands en 1915 à l'âge de 18 ans et qui, le poing serré et le regard sûr, ne dément pas son épitaphe : "Je saurai mourir courageusement".

Autre quartier, autre style... Le cimetière du Sud présente la particularité de faire reposer côte à côte civils et militaires. Ce grand espace de 33 hectares reflète l'histoire de la ville dont la population passe de 113 000 habitants en 1858 à 158 000 en 1872 obligeant les autorités à créer ce nouveau cimetière. A l'origine, il est conçu en cercle, mais sa croissance rapide entraîne un développement rectiligne. Le carré des indigents côtoie ici chapelles et monuments ostentatoires ou originaux comme cette tombe en forme de dolmen. Passé le porche d'entrée, on est surpris par l'étendue et la beauté du lieu. Des arbres, des espaces fleuris, de longues allées tracées parfois depuis 150 ans, d'impressionnants carrés miliaires regroupant plus de 1300 tombes se dévoilent au cours d'une promenade libre ou d'une visite proposée, par exemple, par l'association Entrelianes. Celle-ci permet de découvrir la faune (plus d'une trentaine d'espèces d'oiseaux y nichent) et la flore du lieu. Original et instructif !

Ouvert en 1900, sous Gustave Dron, le cimetière principal de Tourcoing se trouve au Nord de la ville près de la frontière belge. Avec ses 21 hectares, il fut conçu pour convenir à la ville durant un siècle au moins. Autrefois, on y promenait volontiers les enfants chétifs car on considérait que l'air y était plus sain et moins pollué que dans le centre. Comme souvent, reposent ici tous ceux qui ont fait l'histoire de la ville : maires, industriels, personnalités diverses... L'une des particularités de ce cimetière est sa part marquée de religiosité, plus qu'ailleurs. On le constate sur de nombreuses épitaphes qui traduisent la ferveur catholique du début du 20e siècle.

Les quatre cimetières d'origine ont été regroupés en un seul au milieu du 19e siècle. Le long du canal de Roubaix, le cimetière étend aujourd'hui ses 17 hectares et compte 27 000 sépultures. Son originalité ? 326 chapelles qui rivalisent par leur ornementation, leur taille, leur style et témoignent de l'essor industriel de la ville. On dit que les grandes familles faisaient réaliser leur usine, leur hôtel particulier et leur monument funéraire par un même architecte. En déambulant au milieu de ce jardin de pierres, au pied d'arbres majestueux (500 à 600 arbres et arbustes agrémentent le site), on se rappelle aussi que nombre de nos ancêtres venaient d'Espagne, d'Italie, de Pologne, du Maroc ou de l'Algérie. Ce cimetière est à l'image de la ville : cosmopolite et riche de sa diversité.

Les cimetières sont ouverts 365 jours par an, mais vérifiez les horaires avant de vous déplacer car ils peuvent varier selon les saisons.

Pour en découvrir plus sur ces lieux atypiques, des visites guidées sont organisées ponctuellement. Rapprochez-vous des offices de tourisme pour connaître les possibilités : 

• Lille Tourisme : +33 3 59 57 94 00
• Office de tourisme de Tourcoing : +33 3 20 26 89 03
• Office de tourisme de Roubaix : +33 3 20 65 31 90